Les plus anciens vestiges découverts d'une occupation humaine sur le site de Bellegarde se situent sur le plateau du Coste Canet, ils datent de 2000 ans avant notre ère, donc période du néolithique.

D'une période plus récente, on peut citer les vestiges d'un oppidum gaulois, vers le mas saint Jean, pouvant être daté de 700 ans avant notre ère.

A partir du 2ème siècle avant notre ère, l'arrivée des Romains entraîne une modification des modes de vie. De nouvelles voies de communication sont créées et Bellegarde se trouve sur le trajet de celle qui reliait Nîmes à Arles, la commune a pris comme emblème le « Pont aerarius » ancien pont romain à péage sur la voie romaine que l'on peut situer sur le territoire de Bellegarde. De grands travaux seront entrepris pour la construction d'un aqueduc depuis les environs du mas Laval à Bellegarde jusqu'à la ville de Trinquetaille près d'Arles. On connaissait l’existence de cet ouvrage par des écrits et quelques rares vestiges, mais il a fallu attendre 2007 pour trouver lors de fouilles des éléments qui donnent réellement l'ampleur de la construction. Celle-ci parcourt une distance de 5326 mètres avec un dénivelé de 20 mètres. Une grande partie de cet aqueduc est souterrain, la partie aérienne ayant disparue. Les découvertes faites permettent aujourd'hui de retracer cette partie aérienne qui traversait des zones marécageuses, le canal pouvant se situer jusqu'à 10 mètres de hauteur et la longueur de l'ouvrage pouvant atteindre une longueur de 1600 mètres dont plus de 200 mètres sur arcatures certaines.

De la vie de Bellegarde, au bas moyen-âge, on ne connaît pas grand chose. On sait que vers le Xème siècle, deux bourgs existent Broussan et Saint Jean, outre la présence du Castrum mentionné en 1208 sous le nom de « Castrum Bellae gardae ». La communauté de Bellegarde existait déjà, étant mentionnée depuis le XIème siècle. Ce Castrum a été l'élément fédérateur du développement de la cité. Plusieurs édifices religieux existent : une chapelle à Broussan, Construite à la première moitié du XI ème siècle, de style roman, elle est dédiée à Saint-Vincent, et sera abandonnée au profit de celle de Notre Dame de Laval, près du château de Bellegarde mais où le culte sera célébré jusqu'en 1926 et celle de Saint Jean qui sera détruite. Les guerres de religion provoquent ici aussi la destruction des édifices religieux. Il faudra attendre 1666 pour que la cité se trouve à nouveau dotée d'une église construite au centre du village. En 1792, l'église est désaffectée, elle reprendra du service religieux en 1800, mais devenue trop petite, sera démolie en 1853 pour construire une nouvelle église qui sera inaugurée en 1864. On construira dans la même période la mairie actuelle et une nouvelle école, actuellement école de musique.

Les paysages locaux de la rive droite du Rhône n'étaient autrefois que de vastes marécages qui permettaient une circulation de bateaux à fond plat pour relier la mer jusqu'à Beaucaire, passant par Bellegarde. Petit à petit, des tracés de canaux ont vu le jour, permettant une meilleure circulation des marchandises, puis servant à assécher les zones pour créer de nouvelles terres de culture. De ce fait, nous pouvons voir aujourd'hui tout un maillage de canaux, dont le canal de Beaucaire à Aigues Mortes et le canal Philippe Lamour, magifique construction qui a permis l’irrigation de terres elles-mêmes privées d'eau. Aujourd'hui, les bateaux de plaisance ont remplacé les transports de commerce, c'est une nouvelle ère de vie qui s'ouvre pour Bellegarde.