Aqueduc de Bellegarde et de l'Argence
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Depuis l'an 640 des textes le mentionnent, des petits morceaux de canalisation étaient connus et les agriculteurs abîmaient les socs de leurs charrues sur des sommets de canaux souterrains. Rien pourtant ne permettait de connaître le tracé, ni l'importance de cet aqueduc dont on ne savait même pas la destination.

C'est en 2006 que la découverte du bassin de Valescure a pu permettre de déterminer avec certitude le tracé du tronçon qui portera le nom d'aqueduc de Bellegarde.

Ce tronçon, depuis le point de captage au château de Laval, jusqu'à Valescure, a une longueur de 5326 mètres, avec un dénivelé de 20 mètres. Il est en section totalement enterré, ce qui a permis une très bonne conservation.

Des tronçons sont visibles depuis le point de captage, le long du Rieu, puis dans les vignes, affleurant la surface des champs, vers le cimetière ou une section bien dégagée a été abritée dans une construction devant être un musée de présentation de l'aqueduc.

Il passe ensuite au - dessus de Bellegarde en direction du mas Saint Jean, La Tuilerie, du mas Durat, enfin de Valescure.

Côté point de captage, des traces d'aqueduc ont été trouvé en direction du Haut Broussan et du mas des Sources, pouvant donner à penser qu'il se prolongeait dans cette direction avec plusieurs points de captage.

A l'autre extrémité, tout pouvait laisser penser qu'après le bassin de Valescure, l'aqueduc continuait en direction de Beaucaire. Dans un premier temps, tous les sondages effectués ont été réalisés dans cette direction sans aucun résultat. Un autre sondage effectué en direction de la draille des Arcs, a permis de mettre à jour un départ dans cette direction. Suivant cette ligne en direction de Trinquetaille, les sondages ont fait apparaître des embases de piliers tout au long de la draille des Arcs, montrant qu'ici l’aqueduc continuait sa route en canal aérien. Ces sondages n'ont pa pu trouver de traces de l'aqueduc au-delà du mas de Contract, où des vestiges de villa romaine ont été trouvés. Toutefois, la section et donc le débit de cet ouvrage sont beaucoup trop importants pour l'alimentation seule d'une villa. Tout indique donc une poursuite de l'ouvrage vers Arles, traversant une zone de marécages. Différentes hypothèses peuvent être imaginées, dont celle de la poursuite des canalisations en tuyaux de plomb, hypothèse confortée par un écrit de 1645 ou celle de la continuité de l'aqueduc en dur, mais dans ces zones marécageuses, les bases constituées par des pieux de bois surmontés des appareils en pierre ont pu, au cours des siècles, se déliter, les pierres étant reprises dans les constructions voisines. Il faut aussi compter sur la possibilité d'un parcours non rectiligne, venant s'appuyer sur les zones les plus stables ou passant sur des portions émergées.

Beaucoup de suppositions, y compris pour la traversée du petit Rhône, passé en siphon ou sur une construction. Les campagnes de fouilles futures apporteront certainement des éléments complémentaires.

Cette partie de l'aqueduc en aérien, dénommé aqueduc d'Argence, pouvait atteindre des hauteurs voisinant les 10 mètres. Sur quelle longueur ? Et si reprenant un cours souterrain en tuyaux de plomb pour traverser les marécages la déclivité avait été mise à profit pour alimenter tel Barbegal un moulin, au niveau du mas de Contract ?

La construction de cet ouvrage date de la seconde moitié du premier siècle après Jésus-Christ. D'après les études réalisées, il aurait été opérationnel pendant environ 250 ans, donc jusqu'au début du IVème siècle. Cela semble bien peu de temps par rapport à l'ouvrage, mais celui de Nîmes, construction considérable, un des plus grands chantiers de l'époque romaine, est resté actif moins de 200 ans.



Réalisation : Photos et textes : Michel Bonnefoy ou voir signature photo.
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08 Mai 2024 01:41:54
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