Présentation du hameau des Bouchets et de la Clède Peyric
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Le hameau des Bouchets est suspendu à flans de côte au dessus de la Cèze. Autrefois commune de Bonnevaux, il est aujourd'hui un des hameaux de la commune d'Aujac. Ce petit ensemble de bâtisses ancestrales, ouvre sur une vue panoramique de la vallée de la Cèze et des monts Lozère. Il abrite un des derniers, pour ne pas dire le dernier « cledaire », autrement dit « celui qui sèche les châtaignes », artisanal et traditionnel des Cévennes.Outils de travail de la châtaigneRoger Peyric, depuis une dizaine d'année a installé ici son activité. Ramassage des châtaignes à l'automne, puis leur traitement pour l'obtention des châtaignes blanches. Les opérations suivent leur cours en respectant les traditions des générations passées. Séchage des châtaignes dans la « clède » petite bâtisse en pierre à un étage : A l'étage, posées à même le sol en bois de châtaignier, la récolte de l'année. Au rez-de-chaussée une pièce où est entretenu un feu de bois de châtaignier, à couvert sous les résidus, de la saison précédente, des peaux enveloppant la châtaigne après l'avoir débarrassée de sa bogue épineuse et de sa 'coque'. Outils de travail de la châtaigneLe séchage à la 'Cléda' est déjà cité au XVIIIème siècle par Parmentier comme étant le meilleur. Le feu va être entretenu pendant une durée de cinq à six semaine de manière à obtenir des châtaignes bien sèches, dont la coquille pourra éclater facilement. Deuxième opération de cette activité castaneicole : les débarrasser de leur coque. Pour ce faire, on utilise un appareil, « lo Pisaïre » qui va éclater la coque et la séparer du fruit. Enfin, reste à « éplucher » le fruit pour lui enlever sa peau et ce sera le rôle de le « tarare » ou « lo ventaire » qui d'une part va briser cette peau, fine, mais très dure et grâce à un système de ventilation évacuera les débris, ne gardant que le fruit brut. Il est entièrement à fonctionnement manuel. Depuis quelques dizaines d'années, une machine à moteur thermique a été mise en activité et permet la production plus rapide des fruits finis. D'une manière plus ancestrale, c'était avec des chaussures à pointes : « les soles » que les employés de l'exploitation « épluchaient » les châtaignes, marchant dessus durant des heures, puis avec des paniers « Le Van », les faisaient sauter en plein courant d'air, pour ôter les pelures. Il ne reste plus alors que les « Bajanes » ou châtaignes séchées que l'on va utiliser de différentes manières.Outils de travail de la châtaigne Si aujourd'hui l'homme consomme les produits de la castaneiculture, il faut savoir que pendant des siècles le produit a été utilisé pour la nourriture des cochons. Il est fait mention dans certains textes de la fin du XVIème siècle de l'utilisation paysanne de la châtaigne consommée cuite, crue ou sèche et de sa transformation en farine qui mélangée à la farine de seigle servait à la confection de pains. Cette utilisation n'est toutefois pas traditionnelle dans les Cévennes Mais revenons à l'utilisation actuelle. La châtaigne sèche permet déjà la confection d'une soupe : le « Bajana ». Réduite en farine, elle est la base de la confection de différentes pâtisseries ou, mélangée avec d'autres farines, de crèpes. On en fait également du pain d'épices et certainement d'autres utilisations culinaires. Fraiche, elle permet de la confectionner en confiture. Le châtaignier est ainsi appelé ici : « l'arbre à pain ». Activité connexe à la châtaigne en pays Cévenol : l'apiculture. Dans ce domaine également, La Clède Peyric travaille à la manière des anciens. Outils de travail de la châtaigneLe rucher est constitué de ruches creusées dans des troncs de châtaigniers, ruches fabriquées sur place avec les outils traditionnels d'autrefois, fermées par un couvercle pris à même le tronc et couvertes d'une lauze. Le miel sera bien sur du miel de châtaignier. La récolte est faible par ruche. Les rayons ne sont pas placés comme dans les ruches modernes, mais l'apiculteur laisse le soin aux abeilles de tout bâtir. L'extraction du miel, de ce fait ne peut pas non plus être la classique centrifugation des pratiques actuelles. Les rayons sont extraits par morceaux et pressés pour en extraire le miel. Tout ici nous fait remonter à des techniques et pratiques qui se perdent aujourd'hui et à notre époque de production industrielle, il fait bon de voir que certains essaient de perpétuer un travail qui fournit des produits du terroir naturels et exempts de tous ingrédients chimiques. Une troisième activité agricole traditionnelle cévenole est aussi décrite à la Clède Peyric : La sériciculture ou culture du ver à soie qui a fait la richesse du pays autrefois, mais qui a totalement disparue aujourd'hui, bâtue en brèche par les produits industriels. Une visite à faire pour tous ceux de passage dans la région. Vous serez accueilli par, Roger, un passionné de ces pratiques agricoles et qui prendra le temps de vous montrer le séchoir à châtaignes, l'outillage utilisé et de vous en expliquer leur utilisation.



Réalisation : Photos et textes : Michel Bonnefoy ou voir signature photo.
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05 Mai 2024 13:54:46
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